Carnet de voyage en MONGOLIE

La Mongolie…

Bon je sais pas pourquoi je me suis retrouvé là-bas, mais finalement c’était un super voyage.
L’idée a surgi comme ça il y a un peu moins d’un an, ça devait être durant notre voyage en Birmanie. Le début du tour du monde de Steph, l’envie de Régis et Fabrice de faire le transsibérien et voilà qu’en 2 ou 3 phrases on se retrouve au nord de l’Asie dans des contrées où on n’aurait jamais foutu les pieds.


Me voilà donc parti le 23 Août  vers Gogoland sans guide, sans savoir où j’allais et ce qu’il y avait à voir.  Mais comme toujours je fais confiance à mon pote Régis pour son organisation avisée.
Je rejoins ainsi mes 3 compagnons de voyage du bout du monde à Ulan Bator le 24 Août. Ulan Bator…j’ai toujours trouvé que ce nom de ville avait une consonance qui faisait classe. « Personne ne connait, et moi je vais à Ulan Bator…yeah, la classe ».


Après un passage par Roissy, puis par Moscou, le périple A320 (sans TV) s’achève à 7h du mat en terre Mongole, Mijet le mongole me récupère à la sortie avec son panneau JERAN-FRANCOIS, hello jeran !!
Les quelques kilomètres qui me séparent du centre ville montrent vite que la capitale la plus moche du monde porte bien son titre. Pollution, routes…heu pistes défoncées en plein centre ville. Un bordel inimaginable entoure le centre « moderne » de la capitale. Une fois de plus ça m’impressionne, l’Asie c’est vraiment le bronx. Une froideur se dégage de la ville malgré l’activité des constructions, Mijet m’explique que tout le monde se dépêche de terminer les chantiers car d’ici quelques temps l’hiver avec  ses -40° va arriver,  et  qu’ensuite plus personne ne travaillera pendant 6 mois.

 

 

 

Jour 1 :

 

Je retrouve mes compères voyagistes, rapidement nous partons faire les courses, changeons quelques euros contre des milliards de Tugrik (tougroukkk, 1 tk=0.5 cts d’euro) et nous voilà parti pour nos 10 jours de roadtrip à travers les terres mongoles.

 

Notre chauffeur Baazaaraa (je crois que ça s’écrit comme ça, à moins que j’ai oublié des « a », bref pour moi c’était baaazar) et son gros fourgon 4x4 ruskov, le roi de la route façon mongole, il aura fait 2000km sans le moindre panneau, à rouler sur des pistes qui mènent nulle part mais toujours sûr du cap à tenir.

Le mot international le plus connu de Baaazar c’est « OK » prononcé à la manière d’un croisement entre jacquouille et Rambo.

voyage mongolie

 

Nous commençons notre route par une partie goudronnée d’une centaine de km, puis enchainons avec des pistes, nous ne reverrons plus de goudron pendant presque 9 jours. Nous intégrons au fil des kms le paysage de la Mongolie, les steppes à perte de vue sans âme qui vive, les premiers moutons émergent au détour d’un virage, nous dérangeons un énorme aigle royale qui devait faire du stop au bord de la route. Après 250km nous stoppons au milieu d’un paysage magnifique Baga Gazryn Chuluu , parsemé d’immenses blocs de granit arrondis. Nous installons nos tentes et commençons à se faire cuire quelques trucs pas très locaux. La soirée s’achève par un énorme orage avant que nous partions au lit. Ca sera notre seule nuit un peu humide.

 

 

Jour 2 :

Au petit matin, le levé du soleil recouvre les reliefs graniteux d’un voile rouge, nous déjeunons et allons faire une petite ballade durant laquelle nous tomberons sur un nid d’aigle royal (1m50 de diamètre et 2m de haut), heureusement le nid était vide.


La seconde journée commence par une halte chez une famille Mongole, nous entrons dans notre première yourte pour déguster du yaourt de chèvre (excellent). Nous traversons quelques paysages de steppes et entrons peu à peu dans le désert de Gobi, les paysages changent au profit de plaines désertiques, recouvertes tour à tour de cailloux ou de pousses d’herbes rases, nous croisons nos premiers chameaux, dont une femelle chanteuse (voir la vidéo sur la page d'accueil).

Une fois de plus au beau milieu de plaines surgissent des falaises rouges et blanches, site magique décoré de dégradés de couleurs : les white Clives.

 

Après quelques kilomètres supplémentaires nous installons notre camp sur un désert de sable et de petits cailloux après avoir dégusté du lait de chamelle. Les nuits sont un peu fraiches mais les journées bien chaudes. Chaque soirée est propice à la dégustation de Vodka et de bières locales.

 

Le ciel étoilé est grandiose et la Lune orangée magnifique.


 

Jour 3 :

 

Le troisième jour, la piste empruntée se fait longue à travers le désert, nous arrivons au cœur d’une petite ville Dalanzadgad, l’occasion de gouter des plats locaux le midi et d’enchainer avec une douche, la première après 3 jours.

 

L’après midi nous partons à destination du Gurvan Saikhan National Park où nous installerons notre tente. Après une soirée encore arrosée à la Vodka et à la bière nous nous enfermerons dans le fourgon avec Fabrice et Régis pour faire une partie de « 6 qui prend » avant un couché mythique dans la tente. On n’en dira pas plus.

 

Jour 4 :

 

La journée suivante nous traversons le parc et croisons nos premiers Yak puis faisons route vers le sud du Gobi, En fin de journée après avoir traversé des paysages diverses, nous arrivons au pied d’une bande étroite de sable avec des dunes allant jusqu'à 200m de haut au milieu de la steppe, avec à sa base une petite plaine verdoyante et de l’eau.

 

Un paysage fascinant et très particulier. Une fois déposées nos affaires à la yourte nous partons avec Régis et Fabrice à l’assaut des dunes.

 

Ascension très sportive dans le sable qui glisse sous nos pas. Lors de l’ascension on entend comme un bruit d’avion : ce sont juste les dunes qui chantent. Le sable du désert de Gobi est réputé pour ca !
La montée finale est difficile car très pentue, de plus le vent de sable nous fouette le visage.


Une fois arrivés au sommet c’est magique, les paysages sont très contrastés de part et d'autre de cette barrière de hautes dunes. On assiste à un très beau coucher de soleil. La descente se fera en courant. Une fois en bas, Fabrice et moi-même plongeons se rincer dans la petite réserve d’eau qui serpente au pied des dunes, refuge des oiseaux, chevaux et chameaux qui viennent s’abreuver dans cet oasis (et lâcher quelques bouses au passage).

 

 

Jour 5 :

 

Le lendemain, après une rando à dos de chameaux nous continuons notre traversée du désert vers les Flaming Clives : falaise de sable ocre ou ont été retrouvé les plus vieux os de dinosaures du monde !

 

Le soir nous posons notre tente au cœur de Bayanzag, l’unique forêt du désert de Gobi, les arbres ne mesurent pas plus de 2m et poussent au milieu du sable et des squelettes de chameaux.

 

 

 

 

 

 

 

Jour 6 :

 

Nous continuons notre remontée vers le Nord et stoppons dans la vallée du monastère d’Ongi, nous logeons dans un camp de yourte en bordure d’une rivière, la première en vue après 5 jours.

 

Nous profitons de celle-ci pour laver quelques vêtements, nous nous douchons avec la douche goute à goute. Ha oui à propos du monastère, c’est une ruine, donc en fait il n’y a pas grand-chose à voir.

 

Pour la petite histoire quand la Mongolie a été envahi par les russes, ces derniers ont annihilé la religion bouddhiste du pays, ils ont massacré les moines et ont détruits tous les temples et autre lieux de pèlerinage. Mais les Mongols sont restés bouddistes malgré tout.

 

 

 

Jour 7 :

 

Le 6ieme jour, nous quittons complètement le désert de Gobi, les paysages deviennent de plus en plus verts, alors que le groupe commence à être tour à tour malade, nous continuons avec Régis et Baazaaaaar de nous goinfrer de buuz le midi. Une sorte de gros ravioli farci de viande de mouton, de chèvre ou de bœuf avec de l’oignon et des petits morceaux de lard de mouton. J’adore, mais je crois que je suis le seul comme toujours à aimer les trucs bizarres et bien forts.

 

L’après midi après une route des plus cahotique nous atteignons la vallée de l’Orkhon qui abrite un trésor : la chute d’eau d’Ulaan Tsutgalan  située en bordure immédiate de steppe. La cascade est apparue il y a environ 20 000 ans des conséquences de séismes et d’éruptions volcaniques répétés. Elle mesure 20 mètres de haut pour une largeur d’environ 10 mètres.


 

Au réveil nous partons faire une ballade à cheval de 2h, installés sur des selles plus que pourries. Plus con qu’un cheval tu meures… Celui de Régis part à l’opposé de nous, le mien ne veut pas avancer et pire que tout le cheval se fait pétomane lors des virées champêtres, il ne pense qu’à bouffer et boire un coup dés qu’il croise une rivière. Non définitivement, le cheval moi je le préfère en saucisse c’est bien plus appréciable.

 

Jour 8 :

Nous quittons le parc l’après midi pour aller passer 2 jours avec des nomades.

Seulement une fois arrivé on se regarde un peu comme les pingouins de Madagascar qui arrivent au pole sud et qui disent « mais c’est nul ici ! »  

Sur les 2000km que nous auront parcouru c’était l’endroit le plus moche, rien en vue autour pour aller faire une rando, et de plus au réveil le lendemain la famille complète se barre en pèlerinage.

 

Nous forçons donc Baazaaar à dégager au plus vite pour du coup rentrer un jour plus tôt sur Ulan Bator.


Le pire de tout est que chez ces nomades loge un Français qui est là depuis 30 jours !!!!!!!!!!!!!!!!!! Et doit rester encore 20 de plus. Puuutain la crise !!! Y a rien à faire, il n’a pas un livre, il n’a pas bu d’eau depuis 30 jours et en plus il paye pour être là. Non là c’est vraiment n’importe quoi, surtout quand on pense que c’est l’endroit le plus horrible et triste de tout le pays et que le gars n’aura vu que ça.

 

 

Jour 9 :

 

Bref on s’en va vite visiter Karkhorin, capitale du pays sous Gengis Khan. Ce dernier est toujours bien présent dans le cœur de Mongol qui lui voue un véritable culte.

La moitié les bouteilles de Vodka sont à son effigie, sacré reconnaissance ou reconnaissance sacrée ??

 

C’est un peu comme si Régis  était sur les boites de Munster ou Fabrice sur les passeports roumains… Gencive Khan c’est un peu le Mao Mongol, il est mort en 1200 c’est dire que depuis il n’y a pas eu grand monde de bien intéressant.

 

Enfin… l’endroit n’est pas spécialement terrible, c’est assez mal entretenu et pas très enchanteur, ça fait un peu temple chinois du pauvre.

Après un bon repas nous quittons ce coin un peu triste de la Mongolie pour une remontée vers Ulan Bator, nous posons nos sacs dans une famille typique dont le papy nous fera bien rigolé avec son arsenal de truc à fumer et à sniffer en tous genres. Nous lui ferons gouter du vin et de la saucisse sèche.


Jour 10 et 11:

 

Le dernier jour du road trip nous faisons route vers Ulan Bator où nous arrivons dans un merdier des plus incroyables, plus d’une heure de bouchon au milieu de la pollution  et des 1 000 000 de voitures pour autant d’habitants.

 

Durant 2 jours nous déambulons dans cette ville bizarre qu’on dirait peuplée uniquement d’étudiant et de gros 4x4.

 

Le cœur de la ville est propre, aéré, les vieilles rues sont agréables, on ressent une proche évolution vers la modernité, par contre dés qu’on quitte une artère principale, le chaos est de retour : pistes défoncées, déchets et immeubles vétustes.

 

Fabrice et Régis en profiteront pour se faire couper les cheveux. Résultat assez catastrophique poru Fabrice qui se retrouvera avec pleins de trous sur les côtés :)

 

 

Jour 12 et 13 :

 

Au petit matin du 11ieme jour, Fabrice et les filles nous quittent, nous restons Régis et moi à attendre notre chauffeur pour une excursion de 3 jours un peu au nord d’Ulan Bator, dans le parc national de Gorkhi Terelj.

 

Le parc est bien vert et montagneux, c’est magnifique, nous traversons des vallées de steppe verte désertiques, les nomades quittent l’endroit peu à peu car le froid pointe son nez. Malgré un temps superbe les nuits sont glaciales dans les yourtes, il faut se lever plusieurs fois dans la nuit pour réactiver le feu.

Les déplacements avec la jeep sont de plus en plus complexes en raison de la montée des eaux, nous traversons des guets boueux à la limite de l’embourbement. L’isolement étant la premier danger Mijet ne tentera pas de traverser une dernière rivière au risque de passer l’hiver sur place. Nous tournerons en rond durant plusieurs heures à la recherche d’un temple que jamais nous ne trouverons.

 

Jour 14 et 15:

 

La dernière nuit en yourte sera des plus comiques, dans une famille bien rurale avec des bonnes odeurs de viande qui faisandées : une marmotte fraichement dégommée était dans un placard. Le type est venu la récupérer en vue d’un bon repas à venir.
Un dernier passage par Ulan Bator et me voilà de retour en France après 3 A320, et un retour en à la mode Air France…bien merdique. Régis quand à lui part en direction de Seoul pour 2 ou 3 jours avant de rentrer.
La suite dans une prochaine aventure.